Fabrique de culture artisanale

Mariane nous livre son regard affûté sur les comportements humains à travers une forme épurée, le piano-voix. Cette forme sobre n’en est pas moins lumineuse. Elle invite à plonger dans les histoires qu’elle nous raconte au fil des chansons. Un retour au piano qui rappelle la grande tradition de la chanson française par laquelle elle a été bercée, qui allie des textes dans la veine de la chanson réaliste et des sujets résolument modernes.

Le féminisme s’y taille une belle part, et puisque qu’elle nous parle de l’intime, son geste artistique prend une dimension politique quand elle s’attaque à des sujets tabous ou invisibilisés. À l’instar de Dorothy Allison dans son essai « Peau », qui défend que « ce qui mérite d’être écrit, ce sont nos plus grandes peurs, les limites de nos noirceurs intérieures », Mariane écrit en puisant dans cet antre sensible. Écrire avec la rage si on a la rage. Écrire avec la tristesse même si c’est laborieux…

Mariane déploie ses chansons d’une voix généreuse, vibrante d’émotions et le coeur tout offert, traversée à la fois par la colère face aux injustices du monde et par l’immense tendresse qui la caractérise. Même si les sujets abordés sont parfois difficiles, elle les accompagne d’un regard plein d’espoir. Oui, à plus de 40 ans, elle veut encore changer le monde, et avec tant de conviction qu’elle nous ferait presque croire que c’est encore possible !

Elle est assise au piano, parmi ses images poétiques et ses personnages, témoins de l’époque dans laquelle elle vit. Son authenticité nous touche aussi sûrement que ses textes nous font réfléchir. Aura-t-elle le pouvoir de nous tirer les larmes ? En tous cas, elle ne nous laissera pas indifférent⸱es : on ressort de ce tour ce chant lumineux gonflé⸱es de force et d’espoir.

La chanteuse, quant à elle, goûte avec bonheur à l’empuissancement de la scène. Elle s’assume pleinement, parfaitement à sa place, moitié mise-en-scène, moitié mise-à-nue.

Elle a suivi 3 formations pour développer son tour de chant : celle d’Armand Boisard, le stage d’écriture de chanson de Mydriase, animé par Marie Mazille et Jean-Marc Rohart, et un coaching personnalisé de la Manufacture Chanson.